9 déc. 2007

Début

Ma petite histoire débute au Civ (centre internationnal de valbonne) on l'appellera centre international de vacances, plus adapté a la situation. A cette époque qui remonte quand meme a quelques années, ya bien 5 ou 6 ans quoi !

Comment j'ai raté mon Bac

pour finir en lycée professionnel, pour une histoire banale..

et vi! a force de plus réviser, aller a un cour sur deux

Commencement

En seconde, je kiffais une fille dans ma classe. En début d´année elle me souriait et tout, même les rares moments où je lui parlais elle se collait à moi, ce qui me déstabilisait complètement.
J´ai commencé sérieusement à tomber amoureux, c´est-à-dire que le soir je déprimais comme un ouf, je tenais plus en place, je savais plus quoi faire, je tapais dans mes coussins (le truc qui sert à rien ), et le pire c´est que j´étais pressé de retourner au lycée le lendemain, rien que pour la voir.

Là vous devez vous foutre de ma gueule, genre le boulet en seconde qui parle pas aux filles. Désolé mais c´est pourtant le cas.

MAIS un jour, après deux moins de calvaire, où j´échafaudais toutes sortes d´hypothèse, j´ai décidé de lui parler. Je me suis convaincu mentalement que le lendemain matin, en sport, je la prendrais à part (pas dans un coin sombre hein ) et je lui dirais tout ce que j´avais sur le coeur. J´étais sûr que je l´intéressais au moins un petit peu.

Donc voilà, je devais prendre mon courage à une main, l´autre main tenant ma souri ce soir là (allez savoir pourquoi ) et aller lui parler le lendemain.

Je passai la nuit la plus difficile de ma malheureuse existence. Toujours est-il que le lendemain, j´étais chaud, j´allais le faire, ouais, vas-y mec, montre-lui que t´as des couilles, allez, tu peux le faire !

Mon plan c´était de la choper à la sortie à midi, et de lui dire de venir marcher un peu avec moi après les 2 heures de sport (le gars qui pue la transpiration)...

Suite 1: foutu pluie !


Seulement... quelque chose allait gâcher ma décision de lui parler. Pourtant la journée commençait bien, je me levai à 8h10, ayant cours à 8h00, et commençai à me parfumer, me laver les cheveux (ce que je ne faisais jamais en temps normal, ou alors une fois par mois ).

Je me foutai aussi plein de déodorant pour pas puer après la séance de sport, sinon elle m´aurait fui avant que je puisse ouvrir la bouche.

Ah et aussi les chewing-gum, bref j´étais fin prêt pour ma tentative d´approche.

Je bouffai rien, étant en retard comme d´hab, et sortit. Et là, malheur, la journée s´annonçait mal : il pleuvait !

Cette putain de pluie allait tout gâcher !

J´ai quand même couru comme un taré jusqu´au gymnase pour le sport. Arrivé là-bas, j´étais trempé, ma coiffure était limite pitoyable, et on aurait dit que je m´étais pissé dessus tellement j´étais mouillé aux jambes.

Mais je décidai quand même de mettre mon plan en application dès la fin du cours.

J´étais donc en cours de sport : voley-ball.

Avec un pote nous fîmes les exercices de merde que demandait le prof, pour l´échauffement, tout ça tout ça, pendant que moi je jetais sans cesse des coups d´oeil autour de moi pour repérer la fille de mes rêves...

Je ne la voyais pas ! Je me dis : MEERDE, si ça se trouve elle est malade, et dans ce cas, tout va tomber à l´eau !

Mes réflexions furent interrompues par le ballon qui entra directement en contact avec mon visage, et ce à une vitesse assez conséquente.

Cependant je finis tout de même par la repérer un peu plus loin, jouant de façon acceptable (pas très forte, mais pas non plus une grosse mayrde, c´était tout à mon honneur).
Au moins elle était là, c´était déjà ça.

La deuxième heure, le prof nous ordonna de faire des équipes, et on allait faire des matchs, pendant que les autres équipes regardaient depuis les côtés.

Le stress commença à monter : il fallait que je joue bien devant ma belle, j´avais pas le droit de faire le pitre.

Malheureusement, ce ne fut pas possible parce qu´elle faisait partie de l´équipe adverse.

Bref tout se passa normalement, jusqu´à ce que la sonnerie annonce la fin du cours. Ca y est, c´était enfin le moment. J´avais plus qu´à me changer, et à l´attendre dehors. En espérant que mes potes allaient pas me faire chier. Mon coeur commençait à battre la chamade, je stressais comme un dingue de la vie, pourtant je savais que fallait pas que je me défile.

Une fois dehors... J´ouvrai donc la porte menant vers l´extérieur. Et là, horreur, il pleuvait comme vache qui pisse, accompagnée de toute la bergerie.

Pas moyen de faire une promenade par ce temps, encore moins d´avoir une conversation sérieuse avec une fille, pas sous la pluie, ce serait ridicule. J´insultai ces enfoirays de nuages qui venaient gâcher intentions, que j´avais mis tant de temps à préparer !

Je réfléchissai à toute vitesse. Que faire ? Que faire ? Ptain, merde, mmmmmmmmmmeeeeeeeerde...

Suite 2: Le coup du bus


Là-dessus, deux potes sortent, ces cons pouvaient pas rester encore à l´intérieur bordel ? Ou plutôt les filles ne pouvaient pas se DEPECHER un peu de se rhabiller, bon sang, faut toujours qu´elles mettent trois heures à se préparer

"Qu´est-ce tu fous sous la pluie" me lança le pote qui lui avait eu la bonne idée d´amener un parapluie.

J´étais encore plus trempé qu´avant, complètement désemparé... Et mes potes qui s´éloignaient en me disant "tu te dépeches on a pas envie d´être trempés"... Je leur aurais bien bousillé la gueule, si j´avais pas une mission plus importante à faire.

"Allez-y, je vous rejoins". Ils me regardèrent bizarrement, vu que d´habitude je fais jamais ce genre de trucs... mais tant pis, c´est ma vie qui se jouait là.

Des gens sortaient, et enfin, enfin, ou plutôt, non, pas déjà ! la fille que j´aimais sortit du gymnase...

...entourée de 3 ou 4 autres filles.

Tant pis, j´allais lui dire que je voulais lui parler seul à seul, tant pis pour les autres filles, tant pis pour tout, allez mec, vas-y, t´as qu´une phrase à dire, après ça ira tout seul, t´improviseras...

Je m´approche d´elles, et là j´entends leurs paroles... Je saisis ces mots "Allez on se dépêche où on va rater le bus"

...

...

...

Non !

Non, elles allaient partir, et ma bien-aimée avec elles ! Elle devait prendre le bus, comment n´y avais-je pas pensé ? Elle pourrait pas rester là avec moi, pour discuter, elle pouvait pas, sinon elle allait en chier pour rentrer après... Mais je réfléchissai rapidement : et si moi je la ramenais ? Je lui dirais de venir chez moi boire un truc chaud... Mais que diraient mes parents, moi qui ramène jamais une fille à la maison ? Ils seraient choqués... Mon dieu, qu´allais-je faire ! Ca demandait du temps, ce que je voulais lui dire, je pouvais pas expédier ça en 5 secondes, sinon tout serait gâché !

Et pendant que je menais un combat sans merci avec moi-même pour décider de ce que j´allais faire, les voilà qui s´éloignaient ! NON ! "ATTENDS !" voulus-je crier, mais aucun son ne sortit de ma bouche.

Et moi je restais là comme un con sous la pluie, la bouche ouverte, en regardant cette fille s´éloigner. C´était ma seule chance, et elle avait filer... J´aurais jamais le courage de refaire une tentative...

8 déc. 2007

Suite 3: l'adresse msn

C´était fini, en plus elle ne m´avait ni regardé, ni dit au revoir, à croire qu´elle m´avait pas vu, ou alors c´était à cause des parapluies et le fait qu´elles marchaient toutes vite sous la pluie...

Pour ma part, j´en avais plus rien à foutre de me faire mouiller. Je repris le chemin de chez moi, qui bien sûr n´était pas le même que les autres filles avaient pris. J´espérais que je pourrais rattraper mes potes...

A ce moment-là je me disais que je tenterai peut-être autre chose, une autre fois... Je me sentais pas d´humeur à discuter avec ces ahuris qui me servaient de pote, mais j´étais quand même soulagé, d´un certain côté, de pas avoir eu à parler à c´te fille.

Je les rattrapai quand même : "qu´est-ce que tu faisais ?" me demanda l´un deux.
"Rien, je voulais parler à quelqu´un, c´tout..."
Je changeai vite de sujet et passai au PC, histoire qu´ils aient quelque chose à dire.

Arrivé chez moi, je me rendis sur mon PC et me payait un petit moment de détente bien mérité.

Mais cette fille me trottait toujours dans la tête, "qu´est-ce que je ferais pas pour l´oublier, c´te meuf, bon sang" me dis-je.Mais elle ne voulais plus quitter mes pensées... Elle était si jolie, mince, et son sourire... Pas de doute.

Je sentais le désir monter, si bien que je décidai, comme c´était encore la matin et que j´étais tout seul, d´aller sur MSN. En pensant à elle, bien sûr.

Après ce moment de solitude, je tombai dans une humeur maussade... J´avais foiré mon plan si bien échafaudé... Il fallait que je trouve une autre technique...

J´étais pressé d´être au lendemain, rien que pour voir son visage encore une fois...

Et si je lui demandais son numéro te téléphone ? Nan je pourrais pas, y´avait toujours des gens de la classe tout autour... Et si jamais elle avait déjà un copain ? Comment que je ferais, hein, dis, comment que je ferais, vin dieu ?

Je ne savais pas qu´une nouvelle occasion se présenterait justement le lendamain... Le lendemain, j´arrivai en cours, en retard comme d´habitude, mais cependant juste avant que les dernières personnes n´entrent dans la classe, ce qui m´évitait, heureusement, d´avoir à aller chercher un de ces putains de billet de retard de mes deux.

Un gentil pote consciencieux m´avait gardé une place. Je m´installai tranquillement à côté de lui... et quelle ne fut pas ma surprise de constater que mon amoureuse se trouvait juste devant moi, au rang de devant. Elle se tourna et me fit un discret sourire.

OMG ! Je crus que j´allais m'évanouir !

Mais ce n´était pas tout ! Que voyais-je dans le bas de son dos ! MON DIEU ! UN STRING ! C´est qu´il dépassait bien en plus, quelle s*lope...

Au bout de quelque minutes de cours, mon copain commença à discuter avec la copine de la fille que j´aimais, assise à côté d´elle. Putain le con, mais ferme-là, l´autre va se tourner aussi maintenant, t´AY CON PUTAIN

Et effectivement, ma bien-aimée se retourna, ravie de pouvoir parler aussi. Pour ma part, j´étais pas préparé, en plus j´étais encore en train de fixer son derrière...

Je savais pas quoi dire et restai donc muet, en rougissant comme un tomate face à ce si joli minois juste en face de moi.

"On peut savoir ce que vous racontez ?"

C´était le prof ! Merde !

"Désolée" dit la fille devant. Quelle jolie voix, mon dieu, j´en avais des sueurs froides...

Elle me sourit avant de se tourner, et le cours reprit, toujours aussi inintéressant, sauf le string, bien sûr...

Un peu plus tard, Marc, le délégué de la classe, fit passer à tous une feuille où on entrait nos adresses msn, pour que les délégués puissent nous contacter, notamment pour les repas de classe...

La fiche passa par les filles de devant, ni une ni deux je mémorisais l´adresse de la fille tant convoitée, et la gravais dans mon cerveau, tout en oubliant d´écrire la mienne sur la feuille, mon pote croyant que j´avais terminé.

"Rends-moi ça, enculé !" lui criai-je, mais heureusement le prof n´entendit pas et je pus rajouter mon adresse.

Le soir venu, je savais ce qu´il me restait à faire... Je me trouvais devant mon fidèle PC, en train d´entrer l´adresse MSN tant convoitée !

a suivre très bientôt !

Suite 4: Premier contact


Il fallait qu´elle soit connectée, sinon j´allais encore déprimer toute la soirée ! Malheureusement, elle restait hors ligne.
Mais peut-être que comme elle prenait le bus, elle mettait plus de temps que moi à rentrer, oui, c'était logique !

En attendant, je discutai avec un pote en qui j´avais confiance et qui se surnommait lui-même Guigui.
Je lui demandai des conseils sur la façon de s´y prendre avec la fille, si c´était bien de lui parler sur msn, etc.

"T´as rien à perdre, répondit-il. Si t´oses pas lui parler en vrai, tant pis, utilise MSN, tu verras bien ce qu´elle te dit".

Face à ces sages conseils, je ne pouvais plus qu´attendre et me lancer. Une demi-heure plus tard, enfin, elle se connecta !

J´attendis...

...soudain, cela clignota orange en bas de l´écran ! Son pseudo était "Bad Angel", cela n´augurait que du bon !

"Salut, t´es qui ?"

MIRACLE, elle n´écrivait pas en sms ! J´en fus tout émoustillé !

"C´est moi, Anzo (croyez pas que je vais vous donner mon prénom )..." écrivis-je en tremblant de la tête au pied.

"Ah, salut ! Ca va ?"
"Ouais et toi ?"

Je me lamentai de cette pitoyable conversation. Mais je ne savais pas quoi écrire !

"Ouais ouais. Comment t´as eu mon adresse ?"
"J´ai tapé une vieille dans la rue pour l´avoir !"
"QUOI ?"
"Mais non je rigole, c´était de l´humour !"
"Ah..."

Putain, le con. Je me fichai une baffe pour me réveiller. Fallait pas que je fasse de telles bourdes, bon sang !

"Je l´ai vu sur la feuille des délégués, en fait..."
"Ah bon ? Tu t´en es rappelé ?"
"Ben ouais."
"Tu les as toutes marquées ?"
"Non, juste la tienne".

Un silence virtuel s´installa. Mon coeur commença à battre la chamade ! J´espérai qu´elle avait saisi le sous-entendu !

"Mais... pourquoi juste la mienne ? Attends, passe-moi ton numéro de téléphone, je dois y aller, là !"

Je m´exécutai avec bonheur ! Elle me sortait de ce mauvais pas, en plus elle voulait me parler au tel, mon DIEU !

"Bisous !" écrivit-elle.

Je failli m´évanouir. Le reste de la soirée, je sifflai de joie à cette première réussite ! Je passai toute la soirée la main crispée sur mon portable, attendant qu´il sonne...

Suite 5: Explications


Ce qui se passa vers 22 heures, pendant que je regardais la star academy à la télé ! J´ouvris le clapet de mon portable en tremblant, et vis écrit "John" sur l´écran... Oh non, pas ce gros pervers, me dis-je... En plus, il allait me faire rater cette superbe émission de star academy ! Pour qui se prenait-il, celui-là ?! ?

Je refermai le clapet, lui raccrochant au nez. D´ailleurs, j´avais tout intérêt à faire ça, au cas où ma bien-aimée appelerait à ce moment précis...

Cependant, je ne reçus aucun appel, aussi vers minuit je me dirigeai vers ma chambre et me préparai à aller me coucher, tout en sortant les plus beaux vêtements que je mettrais le lendemain pour impressioner ma belle !

Je me glissai sous mes couettes ; ce soir je n´avais pas envie de trainer.

Et là, HORREUR, mon téléphone se mit à sonner ! ARGH ! Tout le monde dormait, j´allais me faire dépecer par mes parents ! heureusement je fus rapide à décrocher, ce qui évita un trop long boucan susceptible de déranger la famille.

"Ouais ?" dis-je agressivement.

Une voix douce, chaude et sensuelle répondit à l´autre bout du fil "C´est moi, je te dérange pas ?"

"Euh non, non non ! dis-je, j´allais justement me coucher !"

Je constatai avec fierté que ma voix ne tremblait pas le moins du monde, je parvenais à la contrôler, même si tout s´embrouillait dans mon cerveau.

"...mais j´arrivais pas à dormir alors..."
"Hein ?" dis-je, n´ayant pas écouté le début de la phrase. Quel con !
"Je disais que j´étais désolé d´appeler si tard mais je n´arrivais pas à m´endormir alors je me suis dit, enfin voilà... mais si ça te dérange, je veux pas..."
"NON ! criai-je, avant d´enchaîner plus calmement : non, non, t´inquiète, tu me déranges pas, au contraire...
"Ah ouais ?"
"Ouais, c´est cool !"
"Mais... pourquoi tu parles tout doucement d´un coup ?"
"Euh, j´ai peur de réveiller mes parents là. Attends."

J´allai ouvrir la fenêtre pour que le bruit des voitures couvre un peu ma voix.

"Alors, ça va ?" T´as autre chose à dire, bouffon ? me dis-je à moi-même.
"Ouais, à part que j´arrive pas à dormir..."
"Mais minuit, c´est pas très tard pourtant."
"Je sais, mais je suis vite fatiguée normalement. Mais là, je sais pas ce que j´ai, j´suis un peu excitée, hi hi..."
"QUOI ?" Je faillis tomber par la fenêtre. "Heing ? Gah ?"
"Hey, ça va pas ?"
"Si si, ça va... mais t´as dit que t´étais excitée..."
"Et ben, j´ai le droit, non ?" dit-elle en riant.

C´en était trop, j´etais tellement exité que ma voix tramblais!

"Bon, si tu voulais dormir, je vais pas te déranger plus que ça." dit-elle.
"Ok, mais t´inquiète, c´était un plaisir..."
"Vraiment ?" demanda-t-elle.
"Ben ouais"
"Ah" fit-elle d´un air intéressé... "Alors, à demain !"
"Ouais, à demain !"
"Bizoux !"
"Euh, salut !"

Je fermai mon portable et poussai un cri de joie qui retentit dans tout l´appart´ !

"TU VAS LA FERMER OUI ?" gueula mon père depuis sa chambre. "JE TRAVAILLE MOI DEMAIN !"

Je me couchai en oubliant pas de préparer consciencieusement mon plan pour demain en pensant à cette jolie voix chaude et langoureuse... Cette nuit-là, je fis d´impressionants rêves érotiques. Il y en eut même un avec Emilie... Nous étions enlacés, je sentais son parfum, et elle se déshabillait lentement alors que je portais ma main à ma braguette... Et je me réveillai à cet instant. ERF !

Suite 6: Invité...Jonathan aussi

C´était cette affreuse sonnerie de portable qui m´avait réveillé. Déjà le matin ? Fais chier ! Je me rendormis sans le faire exprès et me réveillai une demi-heure plus tard, si bien que j´étais encore en retard !

Quelle merde ! Il fallait pourtant que je me lave, une fille m´attendait au lycée, je pouvais pas y aller comme ça, puant, Je pris donc une douche rapidement mais sans me laver les cheveux. "Tant pis", me dis-je.

J´attrapai un chewing-gum sur ma table de nuit, m´habillai avec les vêtements que j´avais préparé la veille, saisit mon sac sans vérifier son contenu et courus au lycée comme un dératé.

J´arrivai pile avant que le cours de philosophie ne commence. Mon pote Jonathan m´avait à nouveau gardé une place, devant, sur la droite. Sympa, le bougre.
Malheureusement, cette fois, Emilie ne se trouvait pas devant moi, dommage, j´aurais bien à nouveau maté son string. Mais enfin, je me consolai en me disant que dans peu de temps, j´en verrais peut-être beaucoup plus...

"En effet Descartes disait : je pense donc je suis..."

"Non monsieur, c´est "je bande donc je fuis"" crut utile de lancer mon pote Jonathan. Cela lui valut une heure de colle, mais il l´avait bien cherché. Le prof n´était pas un marrant.

Je me tournai sur la gauche et aperçut Emilie qui écrivait comme une malade tout ce que disait le prof. Putain, elle est trop intelligente, c´est cool ! me dis-je. Elle me jeta un bref regard puis replongea dans ses notes en souriant. Moi, je me contentai de rêver de ce que nous pourrions faire tous les deux, seuls

"Pourquoi elle t´a regardé comme ça ?" me demanda Jonathan.
"Parce que je suis beau, peut-être" dis-je. Non mais oh, de quoi il se mêlait, lui...
"Tu sais que cette fille c´est une conne ?" insista-t-il. "J´espère que t´as pas trop d´espoirs, c´est une vrai s*lope, je te le dis... elle va te larguer au bout de deux jours".
"Ta gueule !" lui décochai-je. "C´est pas tes affaires."
"Comme tu veux, mais je t´aurai prévenu..."

Comment il pouvait savoir que ce n´était pas une gentille fille ? Il en savait rien, ce con, rien du tout.

Lors de la pause de midi, j´attendis devant la cantine qu´Emilie se pointe, car je savais qu´elle y mangeait tous les midis. Moi, j´habitais trop près pour avoir besoin d´y aller. Quoique maintenant, pour elle, je ferais n´importe quoi...

Je la vis arriver. Putain, ce qu´elle était bonne... Mon dieu... Sois un homme, bon sang ! Elle s´approcha de moi et vint me faire la bise. Pourtant elle me l´avait déjà faite à l´interclasse ce matin ! Mais quel délicieux parfum... Et la douceur de sa peau...

"Alors, t´as révisé pour cet aprèm ?" me demanda-t-elle.

Au début, je crus qu´elle était sérieuse.

"Ah ah, tu plaisantes", lui dis-je... mais en voyant son regard, j´eus un doute. Et puis ce fut la révélation. OH MERDE ! J´avais oublié le contrôle d´histoire ! PUTAIN !
"Mais non, je plaisante pas, tu sais, le contrôle d´histoire !"
"Ah oui, oui, ça... Ouais, j´ai révisé un peu, quoi..."
"Dis..."
"Mmmh ?"

Qu´est-ce qu´elle allait me demander, bon dieu, qu´est-ce qu´elle allait me demander ? Quand même pas de sortir avec elle ? Mais si, ce serait génial, ce serait formidable, inimaginable !"

"Ca te dirait de venir à une fête samedi soir chez une copine ? Y aura d´autres gens de la classe, bien sûr... Tu peux venir avec Jonathan, si tu veux..."

C´était pas ce à quoi je m´attendais, mais c´était tout aussi bien !

"Euh, bien sûr que je veux venir, avec plaisir !"
"Bon, alors à plus tard !"
"Ok, bon appétit !"

Bien mec, t´as assuré ! C´est dans la poche, t´as plus qu´à lui rouler une pelle samedi, et elle sera à toi !

Mais samedi soir, c´était trop long... Je ne pouvais pas attendre autant ! J´allais la revoir cet aprèm, certes, mais c´est tout ! Fallait que je trouve quelque chose !

Suite 7: Laisse, je vais payer



Je réfléchis à la question en rentrant chez moi, et demandai conseil sur MSN!

Quelques reponses fuserent mais vraiment rien de bien censé, la seul option qui retena mon attention c'est qu' il fallait que je l´invite à manger quelque part le lendemain midi.

C´était une très bonne idée : on pourrait par exemple aller bouffer un hot-dog. Je lui en parlerais l´après-midi, en espérant qu´elle accepte, bien sûr...

Décidément, ma vie devenait soudain très intéressante. Le fait que je devais demander l´après-midi même à Emilie si elle voulait bien manger avec moi le lendemain midi me faisait extrêmement stresser, tant et si bien que j´oubliai encore une fois le contrôle d´Histoire...

J´écrivis ce que je pouvais et rendis mon torchon au prof sans aucune crainte d´avoir une mauvaise note. Eh, c´est que j´avais des choses plus importantes à faire.

J´attendis dans le couloir qu´Emilie sorte de la classe. Elle sortit parmi les derniers : "elle est sérieuse et intelligente !" pensai-je, ce qui m´arrangea bien parce que je voulais lui parler seul.

"Je voulais te demander un truc..."
"Ouais ?" dit-elle en souriant.

Doux Jésus, son sourire était une torture. Je ne pus m´empêcher de bafouiller et de rougir :

"Je... Tu, manger... faim... demain"
"Quoi ?"

Je me ressaisis et lui expliquai les choses de manière plus clair : "Je me demandais si t´accepterais... de manger avec moi demain midi, après les cours. Enfin, si t´as envie..."
"Ouais, d´accord."
"Bon bah..."
"Ouais...
"Euh..."
"Salut alors."
"Oui."

Je m´approchai pour lui faire la bise (ouch que ça sent bon !) puis la regardai s´en aller, un filet de bave coulant le long de mon menton.

Je rentrai chez moi et n´ouvris même pas mon agenda. J´étais un rebelle maintenant. Suivre en cours, faire ses devoirs, c´était plus pour moi, ça !

Je m´endormis en pensant à cette merveilleuse journée.

Le lendemain, je me demandai tout d´abord en m´éveillant quelle était la chose qui me rendait heureux, étant donné que d´habitude, c´était limite si j´agressais pas les autres prenant leur petit-déjeuner sereinement.

Et je me souviens : c´était Emilie ! J´allais la voir presque toute la journée !

La journée en cours fut normale, c´est-à-dire chiante, affligeante, soporifique, pour ne pas dire abrutissante.

Mais lorsque la sonnerie annonça midi, mon coeur se mit à chahuter dans ma poitrine !

Emilie me rejoignis à l´extérieur et me demanda : "Alors, où est-ce qu´on va ?"
En tant normal, j´aurais répondu "Dans ton cul !" mais il s´agissait de ma future fiancée, tout de même.

"Ben, il y a un resto là-bas où on peut bouffer des hot-dogs. Ca te va ?"
"Ouais, parfait."

Ainsi nous nous dirigeâmes vers ce fameux restaurant. Mais j´étais tellement stressé que je n´avais même plus faim. Elle, pourtant, paraissait tout à fait tranquille.

"T´es bien silencieux" dit-elle.

Je remarquai alors que je n´avais pas ouvert la bouche depuis tout à l´heure ! Mon dieu, quel sombre imbécile !

"Désolé, j´ai pas l´habitude de parler beaucoup, d´ailleurs tu risques de te faire chier avec moi..."
"Mais non, dis pas ça !"

Oh, quel ange ! Elle commença à faire la conversation toute seule, et puis petit à petit je la rejoignis, et enfin je me libérai ! Pas autant qu´avec mes potes, mais au moins j´arrivais à formuler des phrases censées !

J´avais même retrouvé l´appétit en arrivant au restaurant. J´engloutis deux hot-dogs et un coca, en me rendant soudain compte que j´étais en train de bouffer comme un porc.

"T´as vu le serveur, il a une tête de tic-tac, tu trouves pas ?" me dit-elle.

Je la regardai d´un air ahuri, puis nous éclatâmes tous les deux de rire. Ce qu´elle était drôle, cette fille !

Une fois bien rassasié, je pensai à régler l´addition. Et là, malheur des malheurs... Je ne trouvais plus mon argent. Je la regardai d´un air terrifié, me forçant à sourire.

"Euh, merde..." dis-je.
"Quoi ?"
"Je trouve plus mon argent."

En réalité, j´avait tout simplement oublié d´en apporter, mais il ne fallait pas qu´elle apprenne que j´avais fait preuve de tant de négligence. Non mais sérieux, il n´y avait que les no-lifes pour penser qu´on pouvait s´aventurer dehors sans argent, qui plus est avec une fille !

"Je comprends pas, dis-je, j´avais un billet dans ma poche, mais je le trouve plus..."
"Laisse, je vais payer."

Dans quel pétrin je m´étais fourré...

"Attends... Je te rembourserai, je payerai le repas. Je suis désolé, je voulais pas que ça se passe comme ça..."
"Non, c´est pas grave."
"Si, je tiens à payer. Je te ramènerai l´argent ce soir."

J´espérai que ça suffirait à me rattraper.

Nous sortîmes et elle se tourna vers moi :

"Bon, c´était sympa ! Mais il faut que j´y aille là, j´ai des courses à faire avec ma mère... Enfin, je peux pas rester..."
"D´accord. A ce soir alors."
"Ouais !"

Elle se pencha et déposa un baiser sur ma joue, tout prêt de la bouche, en insistant bien. Puis elle me sourit et s´éloigna.

J´espérai qu´elle n´avait pas remarqué mon air ahuri Je ne me souviens même pas du trajet que j´ai fait pour revenir chez moi. Mes pensées étaient bloquées sur cette douce sensation, au coin de ma bouche, cette chaleur de ses lèvres contre ma peau...

Suite 8: Le bâtard !


Et puis soudain, je me rendis compte que j´étais allé trop loin dans la rue, j´avais dépassé la porte de ma maison!

"Imbécile" pensai-je, en espérant que personne n´avait rien remarqué dans la rue. Je rebroussai chemin et montai chez moi. Qu´est-ce que j´allais bien pouvoir faire en attendant l´heure de me rendre à cette soirée ? Le stress commençait à monter : comment allais-je me débrouiller pour parvenir à mes fins avec cette fille ? Est-ce que je devais l´embrasser, ou lui faire boire plein d´alcool jusqu´à ce qu´elle soit complètement bourrée et que je puisse alors abuser d´elle ?

Toutes ces questions méritaient bien un petit débat sur MSN. Malheureusment j'en fus empêché par mon téléphone qui s'était mis à vibrer dans ma poche. Emilie m'envoyait un SMS ! Elle m'avait écrit l'adresse de sa copine pour la soirée, et me disait que si je voulais, je pouvais inviter Jonathan. Pourtant, elle m'avait bien dit qu'il y aurait d'autres personnes de la classe, alors pourquoi Jonathan était-il si important ? Etait-elle attirée par lui ? Quand même pas, c'était mon pote, il ne pouvait pas me faire ça ! Me voler ma fiancée, à moi ?

Je me jettai sur le pc, me connecta rapidement a MSN.le temps de retrouver son contac j´engageai la conversation avec Jonathan :

"Hé, est-ce qu´il y a quelque chose entre Emilie et toi ?
- Non, répondit-il. Pourquoi ? Tu sais bien ce que je pense d´elle...
- Ouais, mais on dirait qu´elle veut que tu viennes à la fête de ce soir...
- Une fête ? Ouah, super !"

Mais quel con je faisais ! J´aurais dû ne rien lui dire et il ne serait pas venu m´embêter !

"Non, en fait, la fête est annulée ! écrivis-je en souhaitant sans grande conviction que le stratagème marcherait.
- C´est ça, te fous pas de ma gueule ! répondit-il. C´est où ?
- Je sais pas, dis-je innocemment.
- Bon très bien, je vais appeler Emilie pour savoir alors..."

Le bâtard ! Comme je ne pouvais me permettre de le laisser appeler ma bien-aimée, je fus dans l´obligation de lui donner l´adresse. Après ça, ma mère se planta derrière mon dos et me réprimanda.

"Laisse ce PC et va travailler !
- Mais maman, j'ai déjà fait tout mon travail de la semaine!
- Je ne veux pas le savoir, jeune homme ! répondit-elle. Allez, va-t-en, il te reste surrement des cours a approfondir!"

Je laissai donc la conversation de côté frustré de pas m'être éclairci sur les intentions de Jonathan. Pour ma part, je passai le reste de la journée à imaginer toutes sortes de situations dans lesquelles je pourrais être le soir venu : Emilie s´approchant de moi, admirative, souriante, et moi qui la faisait rire avec une blague, un verre de Vodka à la main ! Elle qui m´embrassait pendant que je descendais lentement mes mains dans son dos... La chaleur de son corps contre le mien, la douceur de ses lèvres...

Mon dieu, je m´étais endormi ! Je regardai ma montre : je n´avais plus qu´une demi-heure pour me préparer. Est-ce qu´il fallait que j´emporte quelque chose ? Des boissons, un cadeau ?! ?

Ah oui, l´argent pour Emilie ! Je n´avais pas intérêt à oublier ça...

Suite 9: La porte


Enfin, après que je fus fin prêt, bien habillé, peigné, parfumé et même abondamment déodorisé, ce fut l´heure de partir... Il faisait frisquet dehors ce soir-là, mais après tout c'était l'hiver ! Ou alors, mes tremblements étaient peut-être dus à autre chose : le stress, l'excitation... Mais peut-être qu'avec un peu de chance, j'aurais l'occasion de réchauffer Emilie au creux de mes bras... « Arrête de te faire des films » me dis-je.

Jamais mon cœur n'avait battu si fort, ni ma bouche été aussi sèche lorsque j'approchai enfin de l'immeuble où avait lieu la fête. Personne en vue... Je tendis le doigt et sonnai à l'interphone. L'attente fut horrible, j'avalai ma salive pour me préparer à parler mais je réussis à m'étouffer juste au moment où une voix disait « oui ? ».

Je ne pus m'empêcher de tousser en essayant de répondre d'une voix virile « ouais, c'est moi.", ce qui fut d´un pathétisme affligeant. Apparemment, cela suffit quand même car je pus ouvrir la porte et monter. Comme d'habitude, quelques filles m'accueillir, mais pas un seul gars, à croire que ça les faisait chier de bouger leur cul pour dire bonjour...

« Pile à l'heure ! » dit une voix. Cette voix, je ne la connaissais que trop bien.
« Salut », dis-je à tout le monde, en prenant soin d'éviter de regarder Emilie. Je n'avais pas envie de rougir devant tout le monde ! Surtout que personne ne semblait avoir quelque chose à dire ! Bon sang, ne me laissez pas comme ça !

« Donne ton manteau », dit une des filles, sans doute celle qui organisait la fête. Oh merci, merci, tu me sauves !
« Merci, lui dis-je en lui tendant ma veste. Ah, attends ! » Il fallait que je récupère l'argent que je devais à Emilie ! Ceci fait, je laissai la fille emporter mon bien et me tournai vers les autres qui heureusement se dispersaient et recommançaient à discuter. Soudain, mon regard resta planté sur la magnifique créature présente juste devant moi. Je ne l'avais pas remarqué auparavant, mais qu'est-ce qu'elle était belle, dans cette mini-jupe, et ce décolleté...

« Tiens, dis-je en lui tendant l'argent. C'est ce que je te devais pour ce midi.
- Ah, merci ! »

Et elle m'embrassa sur la joue. Mais cette fois, je m'étais préparé, et je fis autre chose que rester debout, la bouche grande ouverte : je lui souris du plus beau sourire que j'étais capable de faire, en me rendant soudain compte que c'était tout aussi con. J'effaçai de mon visage toute trace d'émotion.

« Tu veux boire un truc ?
- Ouais ! » répondis-je.

Elle m'emmena dans le salon où la plupart des gens étaient assis ou discutaient debout, un verre à la main. Je choisis pour commencer un peu de punch et elle me servit un verre en se tenant tout près de moi... trop près pour que mes idées restent claires... En plus, elle sentait si bon... Mes hormones étaient en train de s'agiter dangereusement, pourtant je n'osais rien faire de peur de tout gâcher. A ce moment-là, quelqu'un sonna, ce qui m'évita d'avoir à m'écarter d'Emilie trop brusquement.

C'était Jonathan. « Putain... » soufflai-je quand je vis que l'enfoiré était venu avec quelques bouteilles d'alcool et qu'en plus il était très bien sapé. J'entendis même Emilie lui dire « wah, quel beau gosse ! ». C'en était trop, ce con allait trop loin, il m'avait déjà foutu en rogne alors qu'il n'était là que depuis quelques secondes !

Je retournai me servir à boire et m'incrustai dans un autre groupe de potes, histoire d'éviter au maximum ce boulet de Jonathan. Qu'il passe son temps à jouer les intéressants, si ça lui faisait plaisir...
Malheureusement, je ne pus pas me cacher éternellement. Arriva un moment où il vint vers moi, sans doute dans l'intention de me parler. Moi, j'avais surtout envie de lui foutre mon poing sur la gueule.

« Salut ! dit-il.
- Mmmh... répondis-je.
- Qu'est-ce que t'as ? Tu fais la gueule ?
- Non... Tout va bien...
- Alors, t'es pas avec Emilie ?
- Ben non, comme tu le vois, à moins qu'elle se planque dans mon cul...
- Heeey, du calme !
- D'ailleurs, elle était pas avec toi ?
- Non... »

Je fus tellement soulagé de cette réponse que j'oubliai momentanément mon animosité envers Jonathan, et commençai à discuter de sujets et d'autres. Quelqu'un mit de la musique, et trois types commençèrent à danser. C'est toujours comme ça au début, personne n'ose se lancer... Moi la danse, c'était pas mon truc de toute façon... Et puis je commençais à être d'une humeur maussade, car apparemment Emilie ne se souciait plus de moi. Je décidai de partir à sa recherche. Ca ne devrait pas être dur de la retrouver dans un appartement, quand même...

Pas dans le salon... pas dans la cuisine... peut-être aux chiottes ? Non, j'entendais un gars se soulager en faisant « aaaah » comme s'il s'était pas vidé la vessie depuis 3 jours.

« Emilie ? » demandai-je devant une porte que je supposais être une chambre. Personne ne répondit. Pourtant la lumière était allumée...

Poussé par la curiosité, j'ouvris la porte...

Suite 10: JE TE DIS QUE JE JOUAIS AU SCRABBLE !

La porte s´était à peine entrouverte que je saisis soudain des paroles venant de la chambre.

Je devais tendre l´oreille pour entendre qui parlait, si ça se trouve, c´était Emilie... Jésus Marie Joseph, c´était bien elle !

"Je sais, disait-elle, mais je peux pas là..."

Putain, mais à qui est-ce qu´elle parlait ? Ne fais pas de bruit, mec, ne fais pas de bruit ! "Mais ta gueule !" pensai-je en m´adressant à mon estomac. Le salaud, il était en train de gargouiller, comme si c´était le moment !

"Non, je suis chez une amie..." continuait Emilie.

Quoi ? mais alors elle parlait au téléphone !

"Oui, moi aussi, mais là je peux pas... En plus, on s´est déjà vus cet aprèm..."

Peut-être qu´elle parlait à sa mère, vu qu´elle était allée faire les courses avec elle... J´écoutai de plus en plus attentivement.

"Bon d´accord, mon chou, mais après la soirée, ok ?"

ARGH ! Qu´est-ce que ça voulait dire ? Mon chou ? Mon chou ? MON CHOU ? Je fus tellement surpris que je perdis l´équilibre et m´étalais comme un phoque sur le parquet de la chambre.

"Oups" dis-je...

"Hey, tu t´es pas fait mal, ça va ? T´as trop bu ou quoi ?
- Me touche pas, répondis-je.
- Quoi, mais...
- Tu parlais à qui là ? C´est qui "ton chou" ? Et pourquoi tu m´as menti, c´est lui que t´es allé voir c´t´aprem, hein ? Pour ça que tu pouvais pas rester ?
- Hé ! On est pas encore ensemble, alors je vois qui je veux !
- C´est ça, tant mieux."

Je savais pas quoi dire d´autre ! Alors je me suis barré. J´ai foutu un coup de pied dans la porte puis je suis allé me réfugier dans une autre pièce. Je pensais "la s*lope... Jonathan avait raison"... Elle avait déjà un copain, et moi j´étais là comme un nigaud à tomber sous son charme...

Un peu plus tard, un gars qui se faisait appeler "mic" vint me trouver dans la chambre.

"Ah, t´es là ? dit-il. Qu´est-ce que tu fous ?
- Je joue au scrabble tout seul, ça se voit pas ?
- Ahahahah, toujours le mot pour rire, toi ! Dis, t´as remarqué comment Mélissa te regardait tout à l´heure ? Je crois que t´as une touche, tu devrais tenter le coup... En plus, elle a l´air chaude !
- M´en fous.
- Tu rigoles ?
- Nan, m´en fous.
- Mais qu´est-ce que tu fais là tout seul ?"

Il était vraiment con, ce gars, hein ?

"Je te l´ai dit, je joue au scrabble."
- Je vais lui dire que t´es là et que t´as besoin d´être réconforté.
- Putain, NON ! HEY ! Reviens, j´ai pas besoin d´être réconforté ! JE TE DIS QUE JE JOUAIS AU SCRABBLE !"

Suite 11: Putain, où sont mes fringues ?


Mais trop tard, le saligaud avait déjà disparu en riant.

Que faire ? Mon dieu, que faire ? Passer par la fenêtre ? Ouais, c´était une bonne idée ! M´enfuir de cette soirée de tarés, et rentrer chez moi, rester devant mon ordi, bien tranquille ! Mais je pouvais pas...

Sous le lit ! Ouais, bonne idée, ça, sous le lit ! Je m´engouffrai dans cette super cachette que personne n´avait jamais envisagé, et attendis...


Je me trouvais donc sous ce lit, avec de la poussière qui me rentrait dans le nez et la bouche... En plus, le matelas était trop près de mes yeux et je voyais tout trouble, alors je décidai de tourner la tête, et QUE VIS-JE ? MON DIEU ! UNE CULOTTE ! En même temps, ça n´avait rien d´étonnant, vu comment la chambre était bien rangée... On pouvait même pas foutre un pied par terre sans être sûr de marcher sur un vêtement...

Enfin bref, cette vision me donna la frousse, et j´envisageais de sortir de ce mauvais pas, quand tout à coup la porte s´ouvrit à la volée. Je ne voyais pas qui c´était mais j´entendais les paroles :

"mmmhh mmmh... attends...
- ...c´est bon, y´a personne, allez viens... mmmh slurp"

Ma parole, mais c´était des bruits mouillés, tout ça ! J´étais dans une situation extrêmement délicate : ces deux tourtereaux avaient bien l´intention d´utiliser cette chambre pour leur basse besogne...

Soudain mon nez s´enfonça avec violence dans le matelas, et je compris que les deux amoureux étaient montés sur le lit. Oh merde ! Sainte merde ! Qu´est-ce que j´allais faire ? Me joindre à eux, ou peut-être rester là sans bouger et écouter... "Un film porno sans l´image, mouais" pensai-je.

Ou alors je pouvais me barrer en criant "Z´avez pas honte, bande d´osédés sayxuelles !" mais cela me paraissait une mauvaise solution.

Pendant que je réfléchissais, de nouveaux habits venaient s´ajouter aux autres de chaque côté du lit. Chaud, ils arriveraient même plus à les retrouver après ça. Eh mais...

J´eus l´idée ingénieuse de chiper discrètement leurs habits et de les planquer avec moi sous le lit. Sauf le caleçon du gars, bien sûr, hey, je tenais pas à mourir asphyxié, moi.

Ils étaient fous ces deux-là, faire ça ici, alors que y´avait plein de monde pas loin... J´entendais la fille faire des "han...han" et le gars qui grognait comme une bête.

"mmh, vas-y... ouiiii..."
"HIAAAAAAARRRR" (non là, j´exagère)

Je commençais à me sentir mal à l´aise, cette fois. Il se passa alors quelque chose qui me sauva de cette situation embarrassante : quelqu´un venait d´ouvrir la porte. Aussitôt, tous les bruits cessèrent dans la chambre.

"Oh, pardon..." dit la fille qu´avait ouvert la porte. Et puis elle éclata de rire.

"Mélissa, tu soûles, putain..." Ca c´était la fille en train de se faire défoncer.

Ce que c´était cool de se trouver là à suivre la scène sans que personne ne soit au courant de ma présence ! J´avais du mal à me retenir de rire en plus...

"Mais je croyais qu´Anzo était là... ahahah..." Elle referma la porte et j´entendis le gars proférer un juron. "Putain, fais chier, dit-il... Ca m´a complètement coupé, là..."

Cool, ils allaient faire leurs cochonneries ailleurs, pensai-je en voyant qu´ils quittaient le lit et fouillaient par terre.

"Putain, où sont mes fringues ? gueula le gars.
- Et les miennes ?"

La fille se pencha pour regarder sous le lit. OMG... Là, j´avais plus envie de rire. Punaise, la tête qu´elle faisait en me voyant... Enfin bon, au moins, c´était pas Emilie...

"Mais qu´est-ce qu´il fout là, lui !"

Je savais pas quoi répondre... Quel con d´avoir pris leurs vêtements... Et là, je sus ce que je devais faire : imiter un mec bourré qui sait pas ce qu´il fait là !

"Bah, je... je zuis... je zais bas..."
- Il a nos vêtements, en plus !"

Elle était encore à poil ! Mais je pouvais pas me laisser distraire...

"Oui... tiens, j´en ai pas besoin, en fait... j´ai... ouille... mal au ventre."

Là j´imitais le gars qu´a envie de gerber.

"Merde, il va vomir, ce con !
- T´as bu combien de verre, toi ? demanda le gars.
- zais bas... un million !" Et j´éclatai de rire. Faut le dire, je suis un trop bon acteur, quand même.

La fille secoua la tête, genre "quel débile..." et puis elle quitta la chambre, suivie du gars qui gueula dans le couloir : "c´est qui le mec bourré dans ta chambre, Léa ?"

Je me dépêchai de sortir de sous ce foutu lit et m´époussetai avant que la porte ne s´ouvre et que Melissa entre dans la chambre. Elle était suivie de deux ou trois personnes mais se retourna et leur dit "c´est bon, je m´en occupe".

Et elle referma la porte. Mon dieu, qu´allait-il se passer ?

Suite 12: Ah, l´amour, c´est vraiment une connerie, hein

"Coucou !"
"Euh... coucou..." répondis-je. Je ne savais pas s´il fallait que je continue mon rôle de gars bourré ou pas... Elle s´approcha de moi. C´est vrai qu´elle était belle, elle aussi. J´avais oublié... Faut dire que ces derniers temps je pensais qu´à Emilie tout le temps, j´avais donc pas fait attention aux autres... Oui parce que Melissa était dans ma classe aussi.

"Vas-y, assieds-toi, dit-elle. Alors, t´as trop bu ?
- Non, non, je suis pas bourré.
- Ah, t´es sûr ?
- Mais oui... J´ai fait semblant pour que les autres me fassent pas chier..."

J´avais pas trop envie de discuter... J´étais encore fâché à cause d´Emilie, et j´avais surtout envie de rentrer chez moi et de me pieuter.

"Mais alors, t´étais là quand... quand...
- Ouais. Je me suis caché sous le lit."

Elle éclata de rire. Putain, j´avais fait rire une fille, quoi, incroyable ! Si seulement ç´avait été un autre jour, j´aurais sûrement été content, j´aurais tout fait pour l´attirer, surtout une fille comme Melissa, mais là, je m´en foutais un peu...

"Et pourquoi t´étais dans cette chambre, toi ?
- Parce que. Je sais pas.
- C´est Emilie, c´est ça ?"

Putain, comment elle savait...

"Ouais, peut-être...
- Elle t´a pas dit qu´elle avait un copain ? Ca m´étonne pas, je l´aime pas, cette fille...
- Ouais, ouais..."

Qu´on dise pas du mal de ma Emilie ! Même si c´était une connasse, elle était très jolie. "Ah, l´amour, c´est vraiment une connerie, hein ?"

J´avais pas fait gaffe, et je venais de parler tout haut.

"Non, ça dépend..." répondit Melissa.

Tout d´un coup elle était plus proche de moi. Bizarre...

"Si, c´est une connerie.
- Non."

Je commençais à sentir son parfum entêtant. Elle était en train de m´ensorceler... Ma virilité était en train de s´éveiller, et je commençai à paniquer, parce que si elle continuait à se rapprocher comme ça...

"Allez, fais pas cette tête !
- Je fais pas la tête...
- C´est ça..."

Ca devenait critique là. Elle allait bientôt me toucher, son décolleté plongeant n´était plus qu´à cinq centimètres de moi. Je redoutais le moment du contact, mais j´osais pas reculer, fallait pas gâcher une occasion pareille.

Mon dieu, ces yeux, ces yeux... Magnifiques... "Reste-là, toi !" pensai-je en sentant mon coeur qui manifestement avait l´intention de se barrer de ma cage thoracique. Elle se rapprochait de plus en plus, son visage était tout près du mien, j´osais pas réagir !

Ca y est, elle me touchait, je sentais ses jambes contre les miennes et sa poitrine chaude... Argh, cette fois, c´était insoutenable. Et elle qui se collait à moi.

Ses lèvres se posèrent sur les miennes sans que je fasse rien pour l´en empêcher. Je me dis "t´as qu´à penser que c´est Emilie", mais c´était un peu salaud, quand même. C´était tout chaud et mouillé... Je crus que tout allait partir d´un coup, là, mais je parvins quand même à me contrôler... Je sentis ses mains se plaquer contre mon dos... Ouch... Ce que c´était bon... Impossible qu´elle sente pas une certaine partie de mon corps réagir instinctivement, cette fois.

L´autre con avait raison, c´était vraiment une chaudasse, celle-là!



"Waoh..."

Je ne trouvai rien de mieux à dire. Melissa resta collée à moi, si bien que je n´eus d´autre choix que de la serrer dans mes bras. J´étais content que ça aille pas plus loin pour l´instant, parce que j´avais pas les idées tout à fait claires, à cause d´Emilie et tout... Elle avait dû le comprendre.

"Et si on allait faire un tour dehors ? lui demandai-je.
- Ouais !"

J´en avait ras-le-bol de cet appart´, moi. Un peu d´air frais me ferait du bien, et puis je pourrais rentrer chez moi ensuite.
J´étais prêt à me barrer, mais Melissa voulait quand même prévenir ses copines qu´on s´en allait. Peut-être qu´elle avait pas l´intention de revenir, après.

En tout cas, j´étais content parce que y´avait pas d´Emilie en vue... Je savais plus trop ce que je voulais avec celle-là. Le baiser de Melissa m´avait tellement retourné...

Faudrait que j´y réfléchisse plus tard...

"Aaah, ´fait froid !" dit Melissa une fois dehors.

Faut toujours que les filles aient froid, pensai-je, mais je me gardais bien de formuler cette pensée à haute voix.

Comme d´habitude, je ne savais pas du tout quoi dire. Mais là, contrairement aux fois où j´étais avec Emilie, j´en avais un peu rien à foutre...

"Je sais que c´est un peu brusque, mais...

Je me contentai de la regarder.

...je t´aime beaucoup, tu sais."

Suite 13: Je verrais le lendemain...

OUCH ! Une jolie fille, me dire ça à moi ? Non, je devais rêver. Ouais c´est ça, je devais encore rêver, en fait, je n´étais jamais allé à cette soirée, j´étais encore en train de pioncer chez moi, et j´allais bientôt me réveiller, une demi-heure avant l´heure fatidique.

Mais apparemment non. Mais quel con j´étais ! Cette fille pouvait être à moi, quand je voulais, et je pensais encore à Emilie, cette conne qu´avait déjà un mec ! J´étais complètement ahuri ou quoi ?

"Merci." Mais t´es con, faut pas dire ça, putain !
"Tu fais quoi, tu vas rentrer ?
- Ouais, répondis-je. Je suis fatigué. Trop d´événements en une soirée, là. Enfin, trop d´événement, sauf... enfin... euh..."

Elle me regarda en souriant. Oh, ce sourire était tout ce qu´il y a de plus merveilleux ! Ca y est, j´étais en train de retomber amoureux, pas possible !

"Bon, ben à la prochaine alors... dit-elle.
- Hein ?
- Ben, t´as dit que tu rentrais, non ?
- Ah oui... mais je pensais pas... Bon, écoute, donne-moi ton numéro, je t´appelerai, ok ?
- Ok !
- Et toi, tu fais quoi ?
- Je vais rentrer aussi, j´habite pas loin."

Je lui proposai de l´accompagner et elle accepta. Vrai qu´elle habitait pas loin : juste à deux pâtés de maison. Après avoir obtenu son numéro de portable, je me préparai à partir.

Mais elle avait bien vu que j´allais m´enfuir comme un lâche, la petite coquine ! Elle s´approcha et m´embrassa à nouveau, comme tout à l´heure. Mmmmmh, ça valait bien dix heures passées à jouer au PC, ça.

Sur ce, je rentrai chez moi tout chamboulé, sans trop savoir ce que je devais faire. Je verrais le lendemain... Emilie ? Melissa ? Emilie ? Melissa ?