8 déc. 2007

Suite 11: Putain, où sont mes fringues ?


Mais trop tard, le saligaud avait déjà disparu en riant.

Que faire ? Mon dieu, que faire ? Passer par la fenêtre ? Ouais, c´était une bonne idée ! M´enfuir de cette soirée de tarés, et rentrer chez moi, rester devant mon ordi, bien tranquille ! Mais je pouvais pas...

Sous le lit ! Ouais, bonne idée, ça, sous le lit ! Je m´engouffrai dans cette super cachette que personne n´avait jamais envisagé, et attendis...


Je me trouvais donc sous ce lit, avec de la poussière qui me rentrait dans le nez et la bouche... En plus, le matelas était trop près de mes yeux et je voyais tout trouble, alors je décidai de tourner la tête, et QUE VIS-JE ? MON DIEU ! UNE CULOTTE ! En même temps, ça n´avait rien d´étonnant, vu comment la chambre était bien rangée... On pouvait même pas foutre un pied par terre sans être sûr de marcher sur un vêtement...

Enfin bref, cette vision me donna la frousse, et j´envisageais de sortir de ce mauvais pas, quand tout à coup la porte s´ouvrit à la volée. Je ne voyais pas qui c´était mais j´entendais les paroles :

"mmmhh mmmh... attends...
- ...c´est bon, y´a personne, allez viens... mmmh slurp"

Ma parole, mais c´était des bruits mouillés, tout ça ! J´étais dans une situation extrêmement délicate : ces deux tourtereaux avaient bien l´intention d´utiliser cette chambre pour leur basse besogne...

Soudain mon nez s´enfonça avec violence dans le matelas, et je compris que les deux amoureux étaient montés sur le lit. Oh merde ! Sainte merde ! Qu´est-ce que j´allais faire ? Me joindre à eux, ou peut-être rester là sans bouger et écouter... "Un film porno sans l´image, mouais" pensai-je.

Ou alors je pouvais me barrer en criant "Z´avez pas honte, bande d´osédés sayxuelles !" mais cela me paraissait une mauvaise solution.

Pendant que je réfléchissais, de nouveaux habits venaient s´ajouter aux autres de chaque côté du lit. Chaud, ils arriveraient même plus à les retrouver après ça. Eh mais...

J´eus l´idée ingénieuse de chiper discrètement leurs habits et de les planquer avec moi sous le lit. Sauf le caleçon du gars, bien sûr, hey, je tenais pas à mourir asphyxié, moi.

Ils étaient fous ces deux-là, faire ça ici, alors que y´avait plein de monde pas loin... J´entendais la fille faire des "han...han" et le gars qui grognait comme une bête.

"mmh, vas-y... ouiiii..."
"HIAAAAAAARRRR" (non là, j´exagère)

Je commençais à me sentir mal à l´aise, cette fois. Il se passa alors quelque chose qui me sauva de cette situation embarrassante : quelqu´un venait d´ouvrir la porte. Aussitôt, tous les bruits cessèrent dans la chambre.

"Oh, pardon..." dit la fille qu´avait ouvert la porte. Et puis elle éclata de rire.

"Mélissa, tu soûles, putain..." Ca c´était la fille en train de se faire défoncer.

Ce que c´était cool de se trouver là à suivre la scène sans que personne ne soit au courant de ma présence ! J´avais du mal à me retenir de rire en plus...

"Mais je croyais qu´Anzo était là... ahahah..." Elle referma la porte et j´entendis le gars proférer un juron. "Putain, fais chier, dit-il... Ca m´a complètement coupé, là..."

Cool, ils allaient faire leurs cochonneries ailleurs, pensai-je en voyant qu´ils quittaient le lit et fouillaient par terre.

"Putain, où sont mes fringues ? gueula le gars.
- Et les miennes ?"

La fille se pencha pour regarder sous le lit. OMG... Là, j´avais plus envie de rire. Punaise, la tête qu´elle faisait en me voyant... Enfin bon, au moins, c´était pas Emilie...

"Mais qu´est-ce qu´il fout là, lui !"

Je savais pas quoi répondre... Quel con d´avoir pris leurs vêtements... Et là, je sus ce que je devais faire : imiter un mec bourré qui sait pas ce qu´il fait là !

"Bah, je... je zuis... je zais bas..."
- Il a nos vêtements, en plus !"

Elle était encore à poil ! Mais je pouvais pas me laisser distraire...

"Oui... tiens, j´en ai pas besoin, en fait... j´ai... ouille... mal au ventre."

Là j´imitais le gars qu´a envie de gerber.

"Merde, il va vomir, ce con !
- T´as bu combien de verre, toi ? demanda le gars.
- zais bas... un million !" Et j´éclatai de rire. Faut le dire, je suis un trop bon acteur, quand même.

La fille secoua la tête, genre "quel débile..." et puis elle quitta la chambre, suivie du gars qui gueula dans le couloir : "c´est qui le mec bourré dans ta chambre, Léa ?"

Je me dépêchai de sortir de sous ce foutu lit et m´époussetai avant que la porte ne s´ouvre et que Melissa entre dans la chambre. Elle était suivie de deux ou trois personnes mais se retourna et leur dit "c´est bon, je m´en occupe".

Et elle referma la porte. Mon dieu, qu´allait-il se passer ?

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