8 déc. 2007

Suite 7: Laisse, je vais payer



Je réfléchis à la question en rentrant chez moi, et demandai conseil sur MSN!

Quelques reponses fuserent mais vraiment rien de bien censé, la seul option qui retena mon attention c'est qu' il fallait que je l´invite à manger quelque part le lendemain midi.

C´était une très bonne idée : on pourrait par exemple aller bouffer un hot-dog. Je lui en parlerais l´après-midi, en espérant qu´elle accepte, bien sûr...

Décidément, ma vie devenait soudain très intéressante. Le fait que je devais demander l´après-midi même à Emilie si elle voulait bien manger avec moi le lendemain midi me faisait extrêmement stresser, tant et si bien que j´oubliai encore une fois le contrôle d´Histoire...

J´écrivis ce que je pouvais et rendis mon torchon au prof sans aucune crainte d´avoir une mauvaise note. Eh, c´est que j´avais des choses plus importantes à faire.

J´attendis dans le couloir qu´Emilie sorte de la classe. Elle sortit parmi les derniers : "elle est sérieuse et intelligente !" pensai-je, ce qui m´arrangea bien parce que je voulais lui parler seul.

"Je voulais te demander un truc..."
"Ouais ?" dit-elle en souriant.

Doux Jésus, son sourire était une torture. Je ne pus m´empêcher de bafouiller et de rougir :

"Je... Tu, manger... faim... demain"
"Quoi ?"

Je me ressaisis et lui expliquai les choses de manière plus clair : "Je me demandais si t´accepterais... de manger avec moi demain midi, après les cours. Enfin, si t´as envie..."
"Ouais, d´accord."
"Bon bah..."
"Ouais...
"Euh..."
"Salut alors."
"Oui."

Je m´approchai pour lui faire la bise (ouch que ça sent bon !) puis la regardai s´en aller, un filet de bave coulant le long de mon menton.

Je rentrai chez moi et n´ouvris même pas mon agenda. J´étais un rebelle maintenant. Suivre en cours, faire ses devoirs, c´était plus pour moi, ça !

Je m´endormis en pensant à cette merveilleuse journée.

Le lendemain, je me demandai tout d´abord en m´éveillant quelle était la chose qui me rendait heureux, étant donné que d´habitude, c´était limite si j´agressais pas les autres prenant leur petit-déjeuner sereinement.

Et je me souviens : c´était Emilie ! J´allais la voir presque toute la journée !

La journée en cours fut normale, c´est-à-dire chiante, affligeante, soporifique, pour ne pas dire abrutissante.

Mais lorsque la sonnerie annonça midi, mon coeur se mit à chahuter dans ma poitrine !

Emilie me rejoignis à l´extérieur et me demanda : "Alors, où est-ce qu´on va ?"
En tant normal, j´aurais répondu "Dans ton cul !" mais il s´agissait de ma future fiancée, tout de même.

"Ben, il y a un resto là-bas où on peut bouffer des hot-dogs. Ca te va ?"
"Ouais, parfait."

Ainsi nous nous dirigeâmes vers ce fameux restaurant. Mais j´étais tellement stressé que je n´avais même plus faim. Elle, pourtant, paraissait tout à fait tranquille.

"T´es bien silencieux" dit-elle.

Je remarquai alors que je n´avais pas ouvert la bouche depuis tout à l´heure ! Mon dieu, quel sombre imbécile !

"Désolé, j´ai pas l´habitude de parler beaucoup, d´ailleurs tu risques de te faire chier avec moi..."
"Mais non, dis pas ça !"

Oh, quel ange ! Elle commença à faire la conversation toute seule, et puis petit à petit je la rejoignis, et enfin je me libérai ! Pas autant qu´avec mes potes, mais au moins j´arrivais à formuler des phrases censées !

J´avais même retrouvé l´appétit en arrivant au restaurant. J´engloutis deux hot-dogs et un coca, en me rendant soudain compte que j´étais en train de bouffer comme un porc.

"T´as vu le serveur, il a une tête de tic-tac, tu trouves pas ?" me dit-elle.

Je la regardai d´un air ahuri, puis nous éclatâmes tous les deux de rire. Ce qu´elle était drôle, cette fille !

Une fois bien rassasié, je pensai à régler l´addition. Et là, malheur des malheurs... Je ne trouvais plus mon argent. Je la regardai d´un air terrifié, me forçant à sourire.

"Euh, merde..." dis-je.
"Quoi ?"
"Je trouve plus mon argent."

En réalité, j´avait tout simplement oublié d´en apporter, mais il ne fallait pas qu´elle apprenne que j´avais fait preuve de tant de négligence. Non mais sérieux, il n´y avait que les no-lifes pour penser qu´on pouvait s´aventurer dehors sans argent, qui plus est avec une fille !

"Je comprends pas, dis-je, j´avais un billet dans ma poche, mais je le trouve plus..."
"Laisse, je vais payer."

Dans quel pétrin je m´étais fourré...

"Attends... Je te rembourserai, je payerai le repas. Je suis désolé, je voulais pas que ça se passe comme ça..."
"Non, c´est pas grave."
"Si, je tiens à payer. Je te ramènerai l´argent ce soir."

J´espérai que ça suffirait à me rattraper.

Nous sortîmes et elle se tourna vers moi :

"Bon, c´était sympa ! Mais il faut que j´y aille là, j´ai des courses à faire avec ma mère... Enfin, je peux pas rester..."
"D´accord. A ce soir alors."
"Ouais !"

Elle se pencha et déposa un baiser sur ma joue, tout prêt de la bouche, en insistant bien. Puis elle me sourit et s´éloigna.

J´espérai qu´elle n´avait pas remarqué mon air ahuri Je ne me souviens même pas du trajet que j´ai fait pour revenir chez moi. Mes pensées étaient bloquées sur cette douce sensation, au coin de ma bouche, cette chaleur de ses lèvres contre ma peau...

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