8 déc. 2007

Suite 9: La porte


Enfin, après que je fus fin prêt, bien habillé, peigné, parfumé et même abondamment déodorisé, ce fut l´heure de partir... Il faisait frisquet dehors ce soir-là, mais après tout c'était l'hiver ! Ou alors, mes tremblements étaient peut-être dus à autre chose : le stress, l'excitation... Mais peut-être qu'avec un peu de chance, j'aurais l'occasion de réchauffer Emilie au creux de mes bras... « Arrête de te faire des films » me dis-je.

Jamais mon cœur n'avait battu si fort, ni ma bouche été aussi sèche lorsque j'approchai enfin de l'immeuble où avait lieu la fête. Personne en vue... Je tendis le doigt et sonnai à l'interphone. L'attente fut horrible, j'avalai ma salive pour me préparer à parler mais je réussis à m'étouffer juste au moment où une voix disait « oui ? ».

Je ne pus m'empêcher de tousser en essayant de répondre d'une voix virile « ouais, c'est moi.", ce qui fut d´un pathétisme affligeant. Apparemment, cela suffit quand même car je pus ouvrir la porte et monter. Comme d'habitude, quelques filles m'accueillir, mais pas un seul gars, à croire que ça les faisait chier de bouger leur cul pour dire bonjour...

« Pile à l'heure ! » dit une voix. Cette voix, je ne la connaissais que trop bien.
« Salut », dis-je à tout le monde, en prenant soin d'éviter de regarder Emilie. Je n'avais pas envie de rougir devant tout le monde ! Surtout que personne ne semblait avoir quelque chose à dire ! Bon sang, ne me laissez pas comme ça !

« Donne ton manteau », dit une des filles, sans doute celle qui organisait la fête. Oh merci, merci, tu me sauves !
« Merci, lui dis-je en lui tendant ma veste. Ah, attends ! » Il fallait que je récupère l'argent que je devais à Emilie ! Ceci fait, je laissai la fille emporter mon bien et me tournai vers les autres qui heureusement se dispersaient et recommançaient à discuter. Soudain, mon regard resta planté sur la magnifique créature présente juste devant moi. Je ne l'avais pas remarqué auparavant, mais qu'est-ce qu'elle était belle, dans cette mini-jupe, et ce décolleté...

« Tiens, dis-je en lui tendant l'argent. C'est ce que je te devais pour ce midi.
- Ah, merci ! »

Et elle m'embrassa sur la joue. Mais cette fois, je m'étais préparé, et je fis autre chose que rester debout, la bouche grande ouverte : je lui souris du plus beau sourire que j'étais capable de faire, en me rendant soudain compte que c'était tout aussi con. J'effaçai de mon visage toute trace d'émotion.

« Tu veux boire un truc ?
- Ouais ! » répondis-je.

Elle m'emmena dans le salon où la plupart des gens étaient assis ou discutaient debout, un verre à la main. Je choisis pour commencer un peu de punch et elle me servit un verre en se tenant tout près de moi... trop près pour que mes idées restent claires... En plus, elle sentait si bon... Mes hormones étaient en train de s'agiter dangereusement, pourtant je n'osais rien faire de peur de tout gâcher. A ce moment-là, quelqu'un sonna, ce qui m'évita d'avoir à m'écarter d'Emilie trop brusquement.

C'était Jonathan. « Putain... » soufflai-je quand je vis que l'enfoiré était venu avec quelques bouteilles d'alcool et qu'en plus il était très bien sapé. J'entendis même Emilie lui dire « wah, quel beau gosse ! ». C'en était trop, ce con allait trop loin, il m'avait déjà foutu en rogne alors qu'il n'était là que depuis quelques secondes !

Je retournai me servir à boire et m'incrustai dans un autre groupe de potes, histoire d'éviter au maximum ce boulet de Jonathan. Qu'il passe son temps à jouer les intéressants, si ça lui faisait plaisir...
Malheureusement, je ne pus pas me cacher éternellement. Arriva un moment où il vint vers moi, sans doute dans l'intention de me parler. Moi, j'avais surtout envie de lui foutre mon poing sur la gueule.

« Salut ! dit-il.
- Mmmh... répondis-je.
- Qu'est-ce que t'as ? Tu fais la gueule ?
- Non... Tout va bien...
- Alors, t'es pas avec Emilie ?
- Ben non, comme tu le vois, à moins qu'elle se planque dans mon cul...
- Heeey, du calme !
- D'ailleurs, elle était pas avec toi ?
- Non... »

Je fus tellement soulagé de cette réponse que j'oubliai momentanément mon animosité envers Jonathan, et commençai à discuter de sujets et d'autres. Quelqu'un mit de la musique, et trois types commençèrent à danser. C'est toujours comme ça au début, personne n'ose se lancer... Moi la danse, c'était pas mon truc de toute façon... Et puis je commençais à être d'une humeur maussade, car apparemment Emilie ne se souciait plus de moi. Je décidai de partir à sa recherche. Ca ne devrait pas être dur de la retrouver dans un appartement, quand même...

Pas dans le salon... pas dans la cuisine... peut-être aux chiottes ? Non, j'entendais un gars se soulager en faisant « aaaah » comme s'il s'était pas vidé la vessie depuis 3 jours.

« Emilie ? » demandai-je devant une porte que je supposais être une chambre. Personne ne répondit. Pourtant la lumière était allumée...

Poussé par la curiosité, j'ouvris la porte...

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